10 avril 2004

Du danger des vacances présidentielles 

Alors que la situation en Iraq se dégrade de jour en jour, George Bush continue nonchalemment ses vacances dans son ranch texan de Crawford. Ce qui lui donne l'occasion de rencontrer quelques vieux potes (comme le patron de la NRA), de faire visiter son domaine à des admirateurs triés sur le volet ou de donner des interviews à des grands organes de presse, comme le Ladies Home Journal.

Il serait certes inhumain de troubler la retraite pascale d'un chrétien aussi fervent à cause des menus dommages collatéraux de "sa magnifique petite guerre" au Moyen Orient. Evidemment, Bush a déjà prévu de reprendre l'offensive médiatique dès ce week-end. Bien sûr, il est resté constamment en contact avec son équipe à Washington durant cette semaine, sacrifiant même à une visioconférence de 20 longues minutes pour faire le point de la situation.

Mais il nous semble nous rappeler que les électorats n'aiment guère les dirigeants qui donnent l'impression d'être aux abonnés absents pendant les périodes d'urgence nationale. Confer un certain J.C., en août 2003, optant pour la fraîcheur des lacs canadiens alors que la vieillesse de France -et son gouvernement- étouffaient sous la canicule. Confer aussi Edmund Stoiber, en août 2002, préférant poursuivre ses vacances dans les îles du septentrion germanique plutôt que d'enfiler ses bottes pour faire campagne dans l'Allemagne de l'est inondée.

Les risques pour Bush sont donc bien réels. A la fois de faire se rappeler par la presse des vérités pas forcément agréables, comme le fait qu'il a passé 40% de son temps présidentiel dans ses villégiatures de Crawford, Camp David et Kennebunkport. Et de rappeler au public que son mois d'août 2001 n'avait pas été particulièrement studieux, au moment où les menaces contre les Etats-Unis se faisaient de plus en plus précises.