06 juillet 2004

Edwards for Veep 

L'Associated Press vient juste de l'annoncer :
WASHINGTON - John Kerry selected former rival John Edwards to be his running mate, picking the smooth-talking Southern populist over more seasoned politicians in hopes of injecting vigor and small-town appeal to the Democratic presidential ticket, The Associated Press learned Tuesday.
Je suis content. D'une, Kerry a évité l'option Gephardt, qui était tout sauf enthousiasmante, et potentiellement désastreuse, Gephardt étant le symbole de la capitulation démocrate face à Bush à l'automne 2002 sur l'Irak. De deux, Edwards était mon choix du coeur depuis que Bill Richardson (actuel gouverneur du Nouveau Mexique) s'était retiré de la course à la vice-présidence.

C'est vrai cependant que l'option Edwards n'est pas sans risques : le ticket sénateur-sénateur est d'habitude proscrit, parce qu'il double les possibilités d'attaque du camp adverse (l'équipe Bush ne va pas se priver de comparer les divergences de vote entre Kerry et Edwards) ; John Edwards est plutôt inexpérimenté en politique (il termine son premier mandat de 6 ans au Sénat) ; enfin, il est rare qu'un candidat choisisse comme colistier son adversaire malheureux aux primaires (image de perdant et animosité personnelle renforcée par les attaques de la campagne). Le dernier cas similaire remonte au ticket Reagan-Bush de 1980.

Mais Edwards a un charme fou et sa campagne sur le thème des "deux Amériques" était très efficace. Au vu des faiblesses réelles des autres prétendants (les Gephardt, Vilsack, Graham, Nelson ou Biden), le choix du coeur est certainement aussi celui de la raison.

NB : via Atrios, le très républicain New York Post se la joue Chicago Tribune cru 1948 en annonçant en exclusivité que Gephardt a été choisi.

... l'affaire nous vaut d'ailleurs une réflexion d'une mauvaise foi rare du multi-récidiviste John Derbyshire (je souligne) :
The NY Post is my newspaper, and John Kerry is not my guy, but I can't help smiling at the way Kerry's people conned the Post over the Veep choice.

Although, back of the smile, there is the dull, sad realisation that our people could never be so clever and devious. I get the same feeling about the War on Terror. Not only does the Devil have all the best tunes, he has the best tricks, too.

See, the problem with us conservatives is, we're too nice. Just don't know how to think dirty.
Je suis sûr que John McCain, Max Cleland, Valerie Plame, Paul O'Neil, Richard Foster et Richard Clarke peuvent en attester. Notez également le subtil parallèle entre l'équipe Kerry et l'équipe Al Quaeda.