22 octobre 2004

Amen 

Cette analyse du Monde ne peut que me plaire, au vu de ma note d'hier :
Il y a les principes et les sentiments. Au nom des premiers, M. Sarkozy défend un libéralisme pur et dur. Au nom des seconds, il le bafoue. Prenons le pétrole. A peine l'envolée des cours mondiaux commence-t-elle à se faire douloureuse que le ministre s'apitoie : tantôt sur les pêcheurs, tantôt sur les agriculteurs, tantôt sur les routiers. Une détaxe ici, un coup de pouce par-là. Et d'ici à janvier, c'est promis, une ristourne générale, à moins qu'elle ne soit encore ciblée sur les malheureux possesseurs de manoirs chauffés au fioul ou les infortunés propriétaires de 4 × 4 ? On attend la suite avec intérêt, sachant que, dans ce domaine, la générosité n'a de limites qu'électorales.
Allez lire la chose dans son intégralité, comme dirait l'autre. Et puis interrogez-vous sur cette étrangeté qui fait qu'un gouvernement soit-disant ultralibéral n'ait de cesse de vouloir trifouiller le système de prix avec des moyens étatiques. Un coup, on réunit les grandes surfaces pour qu'elles acceptent une baisse planifiée et nationale des prix. Un autre, on balance des subventions dès qu'une denrée devient trop cher (essence) ou pas assez (produits agricoles). Et, tous les jours impairs, Devedjian en appelle aux vilains oligopoleurs sur le thème "si vous ne baissez pas vos prix tout seuls, je vais devenir méchant".

Je commence sérieusement à me demander si le gouvernement Jospin n'était pas plus libéral, dans le bon sens du terme, que celui-là.