13 novembre 2004

Haro sur Sarko 

Cela fait très longtemps que ce blog n'a pas dit du mal de Sarkozy. C'est un tort, étant donné la forte proportion d'anti-sarkozystes qui composent, suppose-je, notre clientèle. Pour eux, et en particulier pour ceux qui n'hésitent pas à écrire du bien du petit Nicolas pour relever des paris idiots, voilà les cadeaux du week-end, sous la forme, d'abord, d'une tribune de Libération qui commence ainsi :
Il est temps que Nicolas Sarkozy quitte Bercy. A quinze jours de son départ du ministère des Finances, les grands principes de sa politique économique deviennent totalement illisibles. On peut rétorquer que la force du «sarkozysme » c'est justement de se passer de grands principes. Peut-être mais, dans ce cas, le ministre serait bien avisé d'expliquer les contradictions de son discours et de ses actes.
J'entends déjà des cris d'extase dans la foule. Mais je vois aussi des anti-sarkozystes raffinés qui font un peu la fine bouche, arguant que Libé a toujours violemment dénigré le premier de nos ministres. Et donc que cette critique-là n'est pas suffisante pour les rassasier. A ceux là, je réponds : voyez cet article de The Economist, qui n'est pas non plus tendre avec le futur meilleur d'entre nous :
France’s short-lived boomlet owed quite a bit to its finance minister, Nicolas Sarkozy. He arm-twisted the supermarkets into lowering their prices and let consumers deduct some of the interest on their loans from their taxes. But Mr Sarkozy’s measures proved to be temporary fixes: consumers’ confidence ebbed last month, and their spending on manufactured goods fell in the third quarter. Mr Sarkozy will abandon his post to contest his party’s leadership this month. The good times he promoted have left even before he has.
Traduction : Sarko aurait boosté artificiellement la consommation à court-terme, de façon à faire apparaître une économie florissante sous son règne à Bercy. Pensée impure, vraiment. Et il est nécessaire, après une telle calomnie, d'appaiser les pro-sarkozystes en donnant l'écho qu'elle mérite à cette édifiante interview du mari de Cécilia, telle qu'elle est retranscrite sur le blog de Phersu :
- On vous a vu exiger, Mon Trésor le Ministre d’État, que le dollar remonte. Greenspan s'est-il excusé platement devant votre démonstration lumineuse ? Est-ce à vous qu'on doit cette hausse des taux directeurs de la Réserve fédérale hier, Mon Doux Sire le Chancelier d’État de l'Échiquier ?

- Vous savez que je n'aime pas me vanter de réalisations dont je ne suis pas directement responsable. Ce n'est pas vraiment mon genre. Disons juste que je me félicite qu'Al suive mes conseils en particulier.
Voilà qui est mieux. J'espère que tout le monde y trouvera son compte et que Dieu reconnaîtra les siens.