08 janvier 2005
Stanley Hoffman avait tiré le premier, dans l'édition de novembre-décembre de Foreign Affairs.
Dans le dernier numéro de The American Conservative (le magazine des paléocons), c'est au tour de Robert Paxton d'allumer le consternant "Our Oldest Enemy : A History of America's Disastrous Relationship with France", le dernier pamphlet anti-français à la mode dans les cercles néoconservateurs.
Autant la critique d'Hoffmann était cinglante, autant celle de Paxton est détaillée, pondérée et méthodique. Mais cela ne l'empêche pas d'user par endroits d'une ironie dévastatrice. Ainsi, après avoir patiemment exposé quelques unes des erreurs factuelles de l'ouvrage, Paxton conclut :
At least the authors cannot be accused of contamination by over-familiarity with the details of French life and history.Remarquez, cela n'empêche pas John Miller, journaliste à la National Review et l'un des deux auteurs du livre, de continuer à parader dans les médias en prenant la pose de spécialiste des relations franco-américaines. Il s'est ainsi fendu d'une énième tirade anti-française, absurdement titrée "Liberté, Egalité, Absurdité", dans le New York Times de lundi dernier.
Le texte commence bien entendu par "La plus ça change" (sic), en vertu d'une croyance répandue aux Etats-Unis selon laquelle l'expression "plus ça change, plus c'est la même chose" est l'archétype de l'aphorisme français et de la loi infaillible qui veut qu'un anglophone se trompe toujours dans le genre de l'article défini qu'il ajoute (souvent à tort) devant une expression française. Et il s'achève sur :
[M]aking an example of the French is precisely the wrong approach because it elevates France in the eyes of the world's anti-Americans, who will always be with us. The one thing France and the neo-Gaullists can't possibly abide is being ignored. Perhaps that's punishment enough.Venant de la part d'un journaliste qui fait son beurre depuis des mois de la francophobie la plus crasse, la chose prêterait presque à sourire. Chutzpah, anyone?
Mis en ligne par Emmanuel à 18:22 | Lien permanent |