17 mars 2005

Faith-based policy 

Via Dan Drezner, un article franchement déprimant du Wall Street Journal sur le niveau du débat politico-économique en Europe :
BRUSSELS -- Outsourcing isn't as bad for European jobs as some have feared, says an unpublished European Union study. On the contrary, the study suggests it can help create high-skilled jobs and boost Europe's flagging economy.

But the study was pulled from the agenda of European finance ministers meeting here yesterday to be rewritten, EU diplomats said. It was too inflammatory for countries such as Germany and France, which fear deindustrialization and falling investment from companies exporting jobs to lower-cost countries, they said. "The report says there's nothing wrong with outsourcing, and that's absolutely not politically sensitive," an EU diplomat said. "That's why it could not be discussed."
Qu'on conteste les conclusions de cette étude, soit. Qu'on rappelle que les gains économiques (réels) des délocalisations en particulier, et du libre échange en général, ne doivent pas faire oublier le sort des "perdants" du commerce international, fort bien. Mais cette manière de se boucher les oreilles dès qu'un fait contredit le discours officiel (plus ou moins sincère, d'ailleurs) rappelle dangereusement une attitude que les Démocrates avaient justement dénoncée au cours de la campagne électorale américaine.

Et, comme si cela ne suffisait pas, Chirac (oui, le même qui chantait les louanges du libéralisme devant les députés en 1986) en rajoute une couche dans l'idiotie ambiante :
«Le libéralisme, ce serait aussi désastreux que le communisme.»
(via Samidjazz, qui reprend un article du Figaro). Faut-il en rire ou en pleurer?