25 mai 2005

Epidémie de raffarinade 

Gagarine se prend la tête dans les mains en découvrant la dernière métaphore à la sauce Viagra de notre Premier ministre. A voir le rythme auquel Raffarin sort des énormités de cet acabit ces derniers temps, on pourrait presque se demander s'il ne tente pas une manoeuvre despérée pour que l'Histoire se souvienne de lui d'abord pour ses raffarinades, son impopularité étant réléguée en note de bas de page.

Mais tout cela ne serait en fait pas si grave si les délires langagiers de l'aigle du Poitou n'étaient pas contagieux au sein du gouvernement :
"Nous sommes des Gaulois. Restons des Gaulois", a lancé M. de Robien devant les cadres de l'UDF réunis pour une "Convention sur l'Europe" dans un grand hôtel parisien. "Nous n'avons plus d'élixir, nous n'avons plus la potion magique, eh bien demain la solution, ça n'est pas l'élixir, demain la solution pour la France et pour l'Europe c'est un bon traité constitutionnel. Et donc, votons tous oui, c'est notre élixir à tous", a ajouté M. de Robien.
Notons que la stupidité infantilisante du message se double d'une profonde faille dans le syllogisme. Si la "solution, ça n'est pas l'élixir" et que le "oui" est "notre élixir à tous", comment diable "la solution pour la France" pourrait-elle être un "bon traité constitutionnel"? A moins que Robien ne cherche en sous-main à faire passer le message que ce traité constitutionnel n'est pas "bon", et donc qu'il ne constitue pas une "solution", même s'il est "notre élixir à tous".