27 juillet 2005

De retour 

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Sous le ciel de Paris et ses tristes nuages.

Du Bellay, version 2.0
Ah, vraiment, la France sait réserver à ses ressortissants un accueil climatique digne d'eux! A la décharge du ciel parisien, celui de Porto n'était pas vraiment beaucoup plus clément au moment du départ. Porto où, étrangement, nous nous sommes assez peu attardés, préférant excursionner vers les splendides villes de Guimarães (le "berceau du Portugal") et de Coimbra (antique et célèbre cité universitaire, que les lecteurs de Candide connaissent sous le nom de Coïmbre). Mais je confirme la justesse de la remarque de Paxatagore : ce qui frappe, à Porto en particulier et en terre lusitanienne en général, est cette impression d'une "rencontre inachevée avec la modernité".

Sinon, et comme à chaque fois, le retour à la blogosphère est difficile : non seulement parce qu'il marque la fin des vacances, mais aussi parce qu'il faut se remettre à jour, après deux semaines passées plus ou moins loin de l'actualité et des blogs. Je constate qu'il suffit que je m'éloigne un peu pour que l'affaire Plame revienne à la une. Et qu'il est délicat de suivre les derniers développements de l'affaire dans tous leurs glorieux détails sans l'aide de l'International Herald Tribune, dont la distribution au Portugal s'est avérée plus qu'aléatoire. C'est le revers de la médaille de la relative absence de touristes américains dans le nord du pays.

Les touristes français sont eux omniprésents. Ce qui fait qu'on trouve l'intégralité de la presse quotidienne française dans les kiosques de Braga ou de Porto. Et que j'ai pu suivre, avec un jour de décalage, l'écoeurante domination de Lance Amstrong, les piques régicides du petit Nicolas et l'hystérie collective à propos de l'hypothétique OPA sur Danone. Sujets sur lesquels je n'ai pas grand chose à dire, à part, et respectivement : vivement 2006, vivement 2007, et vivement les calendes grecques, qui apporteront à la France un débat économique un peu moins nationalisto-crétin.