04 septembre 2005

A la Pyrrhus 

Autant l'avouer tout de suite : un débat politique d'une heure et demi en allemand a tendance à devenir rapidement assez frustrant et passablement ennuyeux quand on maîtrise mal la langue de Goethe et encore moins les subtilités du système fiscal allemand.

D'autant que, de l'avis général, le tant attendu TV-Duell entre Gerhard Schröder et Angela Merkel n'a pas été spécialement captivant ou surprenant. Schröder a certes paru plus tendu qu'à l'accoutumé au cours du premier tiers du débat (il s'est bien rattrapé par la suite, en particulier sur les questions de politique étrangère qui lui ont permis de mettre en avant sa stature "présidentielle"), Merkel a surpris en faisant moins de bourdes qu'attendu, mais le résultat final est sans surprise : les sondés désignent le chancellier comme le vainqueur de la confrontation (48% contre 28%, selon le sondage de la ZDF) mais 54% affirment que Merkel s'en est mieux sortie que prévu. Ah, et Schröder est jugé le plus sympathique (46% à 26), mais Merkel va créer plus d'emplois (35% contre 10).

Le suivi du débat sur Internet, par contre, était assez amusant. Mention spéciale au "live-blogging" en direct de la rédaction Süddeutsche Zeitung, dont le ton décontracté s'apparentait plus à la sympathique gaudriole d'un live footballistique du Guardian qu'à la froide analyse à laquelle on pouvait s'attendre de la part du premier quotidien (sérieux) du pays. Un exemple, qui ne ferra rire que les germanophones dans la salle :
21:30: Jubel in der Redaktion, Freude, geballte Fäuste! Merkel erwähnt: "Ich brauche keinen Tagesspiegel, ich habe die Süddeutsche Zeitung gelesen!" Ab sofort unterstützen wir Frau Merkel, obwohl Schröder der bessere Spaßmacher ist. Seine Pointen rocken. Als Illner Merkel fragt, ob Kirchhof wirklich Finanzminister wird, springt Schröder dazwischen: "Natürlich nicht, weil Sie ja die Wahl nicht gewinnen!"