21 novembre 2005

Le graphique qui tue 

Les créations d'emploi dans la zone euro ont été supérieures aux créations d'emploi aux Etats-Unis depuis 1996.



Cette comparaison, tirée d'un très bon article (en accès libre) du dernier numéro de The Economist, appelle trois remarques. D'abord, la performance de la zone euro est d'autant plus impressionnante, a priori, que la mesure où la croissance naturelle de la population active en Europe est largement inférieure à ce qu'elle est aux Etats-Unis.

Ensuite, le rythme de création d'emploi sur les dix dernières années est très différent selon les Etats membres de la zone euro : pour se limiter aux quatre grands pays de la zone, l'Espagne est largement en tête, la France et l'Italie (si, si) ont des performances tout à fait acceptables (supérieures à celle des Etats-Unis) et l'Allemagne se traîne loin, très loin derrière.

Enfin, la croissance supérieure dans la zone euro s'explique en grande partie par un simple effet de rattrapage : le potentiel de création d'emplois est très fort si le taux d'emploi de départ est de 46,9% (Espagne, 1995); il se limite peu ou prou à la croissance de la population active s'il est déjà de 72,5% (Etats-Unis, 1995).

Encore faut-il mettre en place les réformes structurelles et/ou les politiques conjoncturelles nécessaires pour que ce potentiel de rattrapage puisse s'actualiser. C'est ce qui s'est passé dans beaucoup de pays de la zone euro depuis une dizaine d'années. Il reste certes encore beaucoup à faire, mais voilà déjà de quoi relativiser un peu le pessimisme conjoncturel ambiant.