13 décembre 2005

Quand le Royaume-Uni nous met le feu 

Je me suis peut-être avancé un peu vite en supputant dans la note précédente, suivant en cela le cliché à la mode du "sport national", que la France était imbattable en ce qui concerne la mise à feu de véhicules motorisés.

Via mon correspondant à Londres, je tombe en effet sur le graphique ci-dessous, provenant de l'Office of the Deputy Prime Minister britannique (pdf, p 51) et récapitulant le nombre d'incendies de voitures au Royaume-Uni de 1993 à 2003.




Si ce que racontent les médias est exact , il y a chaque jour en moyenne 100 incendies de véhicules en France (si un lecteur a des données plus exactes, qu'il parle maintenant ou se taise à jamais). Soyons généreux et supposons que tous ces sinistres sont intentionnels. Soyons encore plus prodigues et admettons que les émeutes de la fin octobre-début novembre 2005 en France ont ajouté 10 000 victimes au total annuel. Supposons enfin, parce que les statistiques officielles disponibles ne permettent pas d'aller plus loin, que le nombre de voitures brûlées intentionnellement au Royaume-Uni sera au même niveau en 2005 qu'en 2003.

Même après ces ajustements, la France se ferait royalement exploser par la perfide Albion, avec un peu plus de 45 000 véhicules incendiés cette année, contre plus de 60 000 outre-Manche.

Décidement, il en est du cramage de bagnole comme de tous les autres "sports nationaux" : les pays qui revendiquent une discipline sont rarement ceux qui la maîtrisent le mieux.

Add. (14/12) : 98 par jour en période "normale" dit l'Express (merci à Alexandre) mais leurs propres chiffres donnent un peu moins de 103 par jour sur les 9 premiers mois de 2005. De toute façon, ce n'est toujours pas comme ça qu'on va venger l'affront des J.O. à Londres. Surtout que les chiffres français incluent tous les véhicules terrestres motorisés (y compris camions et deux roues), alors que le graphique britannique repris dans la note ne concerne que les voitures.