30 janvier 2006
D'accord, le titre est peut-être un tantinet péremptoire. Et c'est vrai que, sur ce terrain, la compétition est rude. Mais la note d'Econoclaste sur le mercantilisme ordinaire des professionnels du tourisme en France m'a immanquablement fait pensé à l'argument qu'avait utilisé l'été dernier une ONG britannique pour s'opposer à l'extension des aéroports londoniens :
Airport expansion could result in the loss of billions of pounds from the economy as UK travellers spend money abroad, an environmental group says.L'article de la BBC était d'ailleurs un peu décevant parce que les représentants de Friends of the Earth ne disaient rien des mesures qui à l'évidence s'imposer pour redresser la balance commerciale britannique. Comme la fermeture du tunnel sous la Manche et la destruction du port de Douvres (ou le contraire, au choix). Ou l'instauration d'une autorisation administrative pour quitter le territoire britannique, avec rétablissement du contrôle sur la sortie des devises. Ou encore, plus simplement, l'assignement à résidence des sujets de sa Majesté, pour être bien sûr qu'ils n'iront pas dépenser chez les étrangers les sterlings qui reviennent de droit aux commerçants britanniques.
Friends of the Earth said visitors flying in spent £11b in the UK in 2004, while UK residents flying out spent £26bn abroad - a £15bn deficit.
It said if airport expansion proceeded as the government plans, the deficit would grow to £30bn annually by 2020.
A moins que tout cela ne soit un très astucieux moyen de dénoncer, en creux, la dictature du PIB. Mais j'ai une confiance assez limitée dans les capacités des ONG écologistes britanniques à manier ce genre d'ironie.
Mis en ligne par Emmanuel à 21:55 | Lien permanent |