06 janvier 2006

Prêt à tout 

Les hommes politiques impopulaires, ça ose tout. C'est d'ailleurs à ça qu'on les reconnaît :
Voeux aux fonctionnaires: Chirac innove en se rendant à Metz
Déjà, il fallait une certaine dose de courage (ou d'inconscience) pour oser franchir le périphérique à l'occasion des voeux. Surtout après la levée de l'état d'urgence. Mais de là aller à Metz, on a pas idée : pour ceux qui ne connaissent pas, c'est un coin où les gens prononcent le chiffre 20 "vingte".

Vous vous imaginez voter pour vinte-vinte à un grand concours des blog de l'année dont la qualité est attestée par le fait que Ceteris Paribus n'a été sélectionné dans aucune catégorie? Et bien les Messins seraient capables de le faire, s'ils avaient accès à Internet. C'est pour dire. (je sais, je sais, on se moque méchamment, mais au moins ils ont un club de L1 performant)

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A propos de l'impopularité de Chirac, il me semble que l'on n'a pas assez relevé à quelle point elle était exceptionnelle. L'enquête de l'IFOP montrant que seulement 1% des Français souhaitaient qu'il soit le candidat de l'UMP en 2007 a abondamment été commenté, mais en général sans préciser qu'il s'agissait de réponses spontanées, ce qui relativise largement l'incongruité du résultat (les vieux qui votent pour Chichi ont besoin qu'on leur rappelle son nom, vu que le 13H de Pernaut ne parle plus que de Sarko ou de Villepin).

Là on est sur du lourd, du TNS Sofres comparable depuis 1978. Et, avec 22% d'opinions de confiance contre 77% de défiance (pour la deuxième fois), Chirac fait non seulement passer les abîmes de ses prédecesseurs (Giscard : 41/55; Mitterand : 31/67) pour de simples petites bouderies de l'opinion mais il réussit de surcroît l'exploit d'être plus impopulaire que les Premiers ministres les plus détestés à leur pire moment. Enfoncé le 22/76 de Cresson! Explosé le 23/75 de Juppé! Pulvérisé le 22/75 de Raffarin!

Chirac, ou l'art de repousser les limites. Il va nous manquer.