20 janvier 2006

Victoire! 

Via Embruns, un communiqué de presse très encourageant du ministère de l'Education nationale (mes italiques) :
Un proviseur de lycée a été révoqué le 30 décembre 2005 après avis de la commission administrative paritaire nationale réunie en formation disciplinaire, en raison d'un manquement à ses obligations déontologiques.

Ce proviseur vient d'adresser un recours gracieux à Gilles de Robien, ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.

Au vu de son dossier, le ministre arrêtera prochainement une décision mieux proportionnée à la faute commise par ce fonctionnaire.
Au vu de la dernière phrase, je ne vois pas comment la décision de révocation pourrait être maintenue. Je ne vois pas non plus comment il pourrait ne pas y avoir de sanction, puisque la faute y est réaffirmée. Rappelons les dix sanctions qui peuvent être infligées à un fonctionnaire de l'Etat (par ordre croissant de sévérité) :
  • Premier groupe : avertisement, blâme
  • Deuxième groupe : radiation du tableau d'avancement, abaissement d'échelon, exclusion temporaire de fonctions pour une durée maximale de 15 jours, déplacement d'office
  • Troisième groupe : rétrogradation, exclusion temporaire de fonctions pour une durée de 3 mois à 2 ans
  • Quatrième groupe : mise à la retraite d'office, révocation
Au vu de ses très fortes similitudes avec la révocation, une décision de mise à la retraite d'office donnerait un caractère indéniablement pyrrhique à la victoire annoncée en titre. Mais la lettre du communiqué semble exclure une telle solution.

Add. (un peu plus tard) : il est trop modeste pour l'annoncer lui-même, mais je crois que cet épisode permet déjà de valider une seconde prédiction dans la liste de Noël de Versac :
Un scoop ou un scandale enflera sur les blogs et sera repris dans les media classiques. La blogosphère y verra son rathergate, mais ce sera sans doute sur un sujet insignifiant.
Mais est-ce là un sujet insignifiant, dans la mesure où elle concerne tous les blogueurs qui ont par ailleurs des activités professionnelles? Je laisse le lecteur juge. En tout cas, "l'affaire Garfieldd" confirme deux choses que l'on connaissait déjà : Embruns est le point nodal de la blogosphère française, et Eolas est son héraut.

Re-add. (le lendemain) : François note que deux autres prédictions de Versac ont été vérifiées, à condition d'en faire une lecture sélective (voire très sélective).