28 mai 2006

Patriotisme sportif 

[L'amnistie de Guy Drut] était également [parfaitement légitime] pour garantir l'influence de la France au sein du Comité International Olympique. La France, vous le savez peut-être, a aujourd'hui trois membres, trois, au sein du Comité International Olympique sur cent quatorze membres. Il y a Jean-Claude KILLY, il y a Guy DRUT et il y a Henri SERANDOUR. J'ai pris cette décision parce que j'ai estimé qu'elle était absolument nécessaire pour défendre les intérêts de la France au sein du Comité International Olympique. Et nous avons pu avoir encore récemment, lorsqu'il y a eu le choix de Londres contre la candidature de Paris pour les prochains Jeux olympiques, à quel point il était essentiel d'être présent et défendu au sein du Comité Olympique International. Priver la France d'un siège, et notamment d'une compétence absolument reconnue qui était celle de Guy DRUT, aurait été irresponsable, alors que la loi prévoyait précisément ce cas.
Les membres du CIO [...] sont les représentants du CIO dans leurs pays respectifs et non les délégués de leur pays au sein du CIO, comme le stipule la Charte olympique : "Les membres du CIO représentent et soutiennent les intérêts du CIO et du Mouvement olympique dans leur pays et dans les organisations du Mouvement olympique au service desquelles ils se trouvent" (Charte olympique 2004, Règle 16.1.4, p. 28).


Qu'on me comprenne bien : il est évident que la plupart des membres du CIO défendent, consciemment ou inconsciemment, les intérêts de leurs pays au sein du Comité International Olympique. Mais l'une des règles de base de la diplomatie, même sportive, est de ne pas proclamer tout haut ce que tout le monde sait tout bas.

C'est pourquoi il y a peu de chances que les déclarations de Chirac soient de nature à ravir les membres actuels du CIO, et encore moins à "garantir l'influence de la France" au sein de cette assez peu vénérable institution. C'est pourquoi aussi il y a quelques bonnes raisons de penser que cet étalage de patriotisme sportif n'est un vulgaire écran de fumée, destiné à masquer les véritables raisons de l'amnistie dont a bénéficié Guy Drut.