16 juillet 2008

Réponse simple à des questions rhétoriques idiotes 

Sarkozy, aujourd'hui dans Le Monde de demain :
N'est-ce pas de la responsabilité du président de la République que d'essayer de construire un modèle économique qui permettra à des grands groupes français [de communication] d'être indépendants ?
Ben non.

Si responsabilité du président de la République il y a dans le domaine des médias (et je commence à me poser la question, vu que Sarko a une méchante tendance à réveiller mes instincts les plus bassement laissez-fairistes), c'est celle de veiller à la pluralité et à la qualité de l'offre médiatique. On peut évidemment disserter à loisir sur les moyens d'atteindre un tel objectif. En commençant par se demander si le marché laissé largement à lui-même ne serait pas préférable (j'ai tendance, en ce domaine, à penser que non).

Mais la question de la nationalité des propriétaires des différents médias n'a pas la moindre espèce d'importance, à mon avis. Si un groupe étranger est capable de me sortir un hebdo d'information de qualité pour relever le déplorable niveau de la presse française sur ce créneau, je l'accueillerais à bras ouvert.

De manière générale, je ne vois aucune bonne raison de favoriser Le Monde ou Bouygues plutôt que Pearson ou Gruner + Jahr ou, oui, Murdoch. J'ai tendance à penser que de la télé de merde produite par un groupe français n'est pas préférable à de la télé de merde produite par un groupe étranger. Et que l'essentiel se situe à l'intersection de l'éducation des publics et de la régulation contractuelle des chaînes de télévision.

Par contre, c'est vrai que la nationalité de l'actionnaire a un impact direct sur le pouvoir d'une toute petite poignée de cadres dirigeants dans le secteur des médias. Mais je ne crois pas que cela soit une base suffisamment solide pour y construire une politique publique.