20 décembre 2005

Le Villepinomètre - Décembre 2005 

Pour ceux qui auraient oublié ou manqué l'épisode précédent, nous avions remarqué, en octobre dernier, que la présomption de popularité dont bénéficiait Villepin dans les médias n'était aucunement validée par les chiffres du baromètre politique TNS-Sofres. Au contraire : si l'on comparait son solde de popularité à celui des Premiers Ministres qui se sont succédés depuis 1981, l'on constatait avec effroi que, à ce moment-là du mandat, Villepin était second au classement de l'impopularité des chefs de gouvernement. Derrière une certaine Edith Cresson, qu'il serait peut-être plus juste de mettre hors concours.

Le grand Dom a-t-il réussi à retourner la situation depuis deux mois? Le graphique ci-dessous présente un résultat qu'on pourrait charitablement caractériser de nuancé.




L'observateur prévoyant qui aura pris la peine d'ouvrir la note d'octobre dans une autre fenêtre remarquera que Villepin profite en quelque sorte de son surplace depuis deux mois. Malgré l'effet banlieue, qui lui a permis de progresser dans l'opinion par rapport au catastrophique sondage de novembre (-16), le Premier ministre se retrouve en effet exactement au même niveau de solde d'opinion qu'en octobre : un peu brillant -5. Cela dit, il profite de la tendance assez générale à la baisse de popularité des chefs de gouvernement au cours de leur mandat pour passer devant Juppé, qui s'était salement gamellé à partir du 5e mois de son mandat à Matignon.

Pour l'instant, la popularité retrouvée de Villepin signifie donc simplement : "moins impopulaire que Juppé et Cresson!". C'est qui est à la fois peu et beaucoup, si l'on se rappelle les circonstances très particulières de l'arrivée de Dom rue de Varennes.

NB : je m'appuie sur les chiffres de TNS-Sofres non parce qu'ils sont plus défavorables à Villepin que ceux d'autres instituts (même si cela semble effectivement être le cas) mais parce que cet institut a mis en ligne les données concernant la cote de popularité des Premiers ministres depuis 1978. Dans une optique comparatiste, le niveau absolu de la popularité n'a pas d'importance : il suffit simplement que la méthodologie soit restée la même.