20 juin 2007

L'arnaque du gouvernement resserré 

Comment faire avaler à une presse décidément bien crédule l'idée selon laquelle votre nouveau gouvernement est, mot magique, "resserré"? Simple.

D'abord, supprimer le titre de ministre délégué (votre prédécesseur ayant éliminé les secrétaires d'Etat, la rupture est à ce prix), pour laisser croire que le chiffre de 15 ministres de plein exercice est une nouveauté radicale, plutôt que la norme depuis le deuxième gouvernement Juppé. En profiter d'ailleurs pour réintroduire la distinction juridique entre ministres délégués et secrétaires d'Etat dans le décret relatif à la composition du gouvernement, en distinguant ceux des secrétaires d'Etat qui assistent ou non de plein droit au conseil des ministres. Ne pas hésiter, tant qu'à faire, à inventer un nouveau titre juridiquement sans conséquences, pour dégonfler d'une unité le nombre des secrétaires d'Etat.

Ensuite, attendre un mois, et la fin du cycle électoral, pour nommer plus du tiers des membres du gouvernement et ainsi revenir, avec 32 membres, dans la moyenne numérique des gouvernement récents (34 sur la période Juppé 1 à Villepin).



C'est tellement bien joué qu'on en viendrait presque à soupçonner que toute la manoeuvre était uniquement motivée par un objectif de basse communication.