05 juillet 2004

Enfin une victoire de la France 

La finale d'hier soir ne s'est pas vraiment déroulée, hélas, comme prévue. Certes, la victoire de la Grèce pourrait me donner une bonne occasion de recycler le titre que j'avais trouvé après le quart de finale contre la France ("Champions à la grecque"). Mais à la déception du puriste s'est ajoutée l'infortune d'avoir vu le match en compagnie de la famile étendue de la copine portugaise déjà mentionnée. Autant dire que l'apothéose attendue s'est transformée en pitoyable soupe à la grimace, et qu'il est plus que temps de changer de sujet.

Comme il n'y a rien de tel pour se remonter le moral que de se lancer dans un peu de macroéconomie comparative, je me propose de revenir sur un match qui préoccupe beaucoup mes amis éditorialistes économiques (Nicolas, Jean-Marc et les autres) : celui entre l'économie française et l'économie américaine.

A écouter les "experts" qui sévissent sur les ondes et dans les colonnes, les Etats-Unis sont en plein boom économique alors que la France se traîne, perclue par ses rigidités et incapable de se moderniser. La soupe n'est pas franchement de première fraîcheur, vu que le discours est invariablement le même depuis -et je suis charitable- une bonne dizaine d'années.

Le brouet est même complètement avarié si l'on étudie la croissance au 1er trimestre 2004, au cours duquel : Comme noté précedemment, toute comparaison honnête des taux de croissance doit s'intéresser au PIB par habitant et pas à la production totale. La prise en compte du différentiel de croissance démographique conduit à réduire l'écart entre France et Etats-Unis d'environ 1 point. Dès lors, l'économie française a crû de 0,3 point de plus (en rythme annualisé) que l'économie américaine au 1er trimestre 2004. Et les geignards de service peuvent aller se rhabiller.

[Attention : ce type de comparaison, sur un seul trimestre, est tout à fait malhonnête. Il faudrait au moins mettre en regard des croissances sur 12 mois pour pouvoir commencer à faire une analyse sérieuse de la situation. Mais ces détails techniques ne gênent aucunement Jean-Marc et ses comparses quand la comparaison sert leurs préjugés. Il n'y a aucune raison que je ne les imite pas à l'occasion.]