10 septembre 2004

Irresponsable 

Je suis pleinement d'accord avec ça, et aussi avec ça. Et je n'ai pas grand chose à rajouter, sinon que Mitterrand avait lui aussi utilisé le référendum sur le traité de Maastricht en 1992 pour tenter à la fois de remettre à flot la majorité socialiste et redorer sa stature historique. Sans succès pour le premier objectif, la division à droite n'empêchant pas la vague bleue de 1993. Avec plus de réussite pour le second : le débat télévisé entre Mitterrand et Séguin dans le grand amphi de la Sorbonne reste pour moi l'un des très grands moments de politique de la fin du XXe siècle. Mais, malgré les manoeuvres mitterrandiennes, aucun responsable de la droite ne s'était à l'époque défilé sur la question comme Fabius le fait aujourd'hui - Chirac se prononçant pour le oui "en toute lucidité, sans enthousiasme, mais sans états d'âme".

La funeste décision du numéro 2 du PS a au moins l'avantage de clarifier mes idées. D'une, je peux définitivement rayer Fabius de la liste des hommes politiques dont j'aimerais qu'ils jouent un rôle important à l'avenir, pour reprendre l'expression consacrée par les sondages. Son attitude en 2000, sur la gauche qui peut perdre en 2002 si elle ne baisse pas les impôts ("les impôts" signifiant évidemment l'unique IRPP, dont tout le monde sait qu'il constitue l'essentiel des recettes fiscales de l'Etat), m'avait déjà passablement énervé. Le divorce est désormais consommé. Deux, la démagogie fabiusienne me fait fortement pencher en faveur du oui à un traité pour lequel je n'ai pourtant pas une immense sympathie.

Add. (11/09) : A ma grande surprise, je trouve cette analyse de Jean d'Ormesson dans Le Figaro de vendredi absolument remarquable. Profitez-en ce week-end avant qu'elle ne rejoigne les archives.

Re-Add. (Re-11/09) : Titre modifié. Voir les commentaires pour plus de précisions.