14 octobre 2005

En défense de Wikipedia 

Ce n'est sûrement pas moi qui irait critiquer l'expression d'une prudence éclairée à l'encontre de Wikipedia (en particulier le Wikipedia francophone, qui semble avoir plus de mal à intégrer le concept de neutralité que ses homologue anglais ou allemand), mais Daniel Schneidermann montre sa méconnaissance du sujet avec ce passage :
Dans sa gestion des polémiques, Wikipedia semble encore balbutiante. Ainsi l'article de Tariq Ramadan, par exemple, est-il mentionné comme «soupçonné de partialité». D'autres articles sont signalés «en cours de neutralisation» (mais toujours en ligne). Dans ce purgatoire, on relève entre autres les articles : affaire Elf, anarchisme, Bruno Gollnisch, culture de la Belgique, débat sur le traité constitutionnel européen, drapeau du Québec, Françoise Hardy, histoire de la frontière sur le mont Blanc, Patrick Le Lay, perfide Albion, perversité, pornographie, scientologie, voile en France. Etc., etc. Qui donc travaille dans l'ombre à la rédaction des versions définitives ? Quelle autorité supérieure arbitrera ? Mystères.
En premier lieu, il n'y a pas de "versions définitives" sur Wikipedia. Pas encore, en tout cas : on a beaucoup parlé des déclarations de Jimbo Wales annonçant que certaines pages pourraient être protégées (définitivement) en édition, mais le fondateur de Wikipedia soutient que ses propos avaient été mal traduits et mal compris.

En second lieu, il est parfaitement possible de répondre aux angoissées questions de Schneidermann. Travailleront à des versions plus "neutres" tout ceux qui voudront bien prendre le temps d'éditer les articles incriminés. Et aucune "autorité supérieure" ne sera convoquée pour décider si, oui ou non, le bandeau peut être retiré : comme toujours dans ce type de cas, la question se règle par un vote (c'est la même chose pour les propositions de suppression ou de fusion de pages).

Dans certains cas, l'intervention d'un administrateur est certes nécessaire. Mais la grande majorité des polémiques se résoud par la discussion et par la recherche d'un consensus. C'est un processus qui n'est pas des plus rapides. Mais je ne suis pas sûr que la "démocratie" y perde forcément au change.