26 janvier 2006

Strange love 

C'est une chose qui devait forcément arriver, au vu du contenu du discours de Chirac de jeudi dernier sur la doctrine nucléaire de la France. Mais le résultat a quand même des relents apocalyptiques. David Frum, ancien speechwriter de Bush et auteur officieux de la phrase sur "l'axe du mal", chante les louanges de Chirac dans une tribune publiée hier par le quotidien berlusconien Il Foglio :
It’s time to put in a good word for French president Jacques Chirac.

Last week, Chirac delivered a speech at a French submarine base warning terrorist states of a “firm and fitting response” should they attack France. The response, he said, might use conventional arms. Or it “could also be of another kind”: nuclear.

Chirac, once a hero of the pacifist left for his opposition to America’s Iraq war, has suddenly found himself transmuted into a Dr Strangelove villain in the eyes of his former admirers. “Radical and dangerous,” declared Spain’s El Pais. You’ve probably seen more of the same.

The truth is, Chirac is doing exactly his job.
Matthew Yglesias y voit un indice supplémentaire de la proximité idéologique entre gaullisme et néoconservatisme. Sans vouloir ouvrir à nouveau un débat sur la nature exacte du néoconservatisme, j'aurais tendance à être un peu plus nuancé. Le gaullisme est un nationalisme (la grandeur de la France) universaliste (les valeurs de la France sont universelles). Le néconservatisme américain aussi.

Ce qui les différencie, il me semble, est le fait que le néoconservatisme pur est un universalisme conquérant, révolutionnaire, qui se soucie peu du concept de souveraineté dans l'ordre international. Cette dimension l'éloigne à l'évidence du gaullisme.

Add.
(27/01) : après une âpre discussion en commentaires, j'ajoute un autre point de convergence entre gaullisme et néoconservatisme : je suis désormais incapable de définir et l'un et l'autre.