17 janvier 2008

Choc de confiance 

Les mauvais sondages du Président en perspective, façon Pollkatz :




Au-delà des différences entre les instituts de sondage -notons au passage que les sondages sur l'action de l'exécutif du tant décrié institut Opinion Way ne semblent pas particulièrement pro-sarkozystes- la chute depuis l'automne est nette. Le Président est passé en quelques mois d'un indice de confiance (c'est-à-dire la différence entre les opinions positives et négatives, ce que j'appelais aussi "solde d'opinion" ou "cote de confiance" au bon vieux temps du villepinomètre) durablement élevé à un niveau qui, pour n'être pas encore catastrophique, reflète néanmoins une division égale de l'opinion à l'égard de son action.

Cela ne surprendra que ceux qui avaient cru qu'on peut augmenter le taux de croissance en tapant du poing sur la table, ou qu'il suffit de prendre des personnalités venues de l'opposition au gouvernement pour dépasser les clivages partisans.

Ce qui est plus surprenant est la relative bonne tenue du Premier ministre par rapport au chef de l'Etat. Alors que l'indice de confiance de Sarkozy était en moyenne une bonne dizaine de points au-dessus de son Premier ministre jusqu'à la fin de l'année 2007, le début de l'année 2008 nous offre le spectacle saisissant, comme le note justement Le Monde, d'une amorce de croisement des courbes. Le graphique ci-dessous, pastiche en mauvaise résolution de ceux de Pollster.com, le montre clairement :




On avait beaucoup dit au début du quinquennat que le danger de la surexposition médiatique du Président de la République était qu'il se privait ainsi du fusible que constitue traditionnellement, sous la Ve République, le Premier ministre. Ce qu'on avait beaucoup moins anticipé était que le corrolaire pouvait aussi être vrai, et que le chef de l'Etat pouvait devenir le bouclier ou la distraction qui protège dans l'opinion son chef de gouvernement.